MANOEUVRES D'APPPROCHE
A quelques petits signes mon attention est attirée. Un sourire. Un empressement à… je ne sais plus quoi…, me proposer une place assise ou ramasser quelque-chose qui m’a échappé des mains.
Qu’est ce qui fait la différence entre la politesse et le geste calculé ?
C’est de l’ordre de l’infime, de ce qu’aucune équation ne pourra jamais résoudre mais qui est intelligible à nos sens.
La première chose qui me vienne à l’esprit, quoi que j’aie toujours un peu de difficultés à l’admettre, est : je lui plais.
Par hasard, je me trouve à côté d’elle à table. De nouveau, les mêmes signes me frappent. Empressement à me verser du vin : « Non, je ne bois pas à midi. » Elle se rattrape sur l’eau. Je perçois qu’elle désire me parler et n’ose pas. Qu’auriez-vous pensé ?
Enfin, elle se penche vers moi et me demande avec gêne :
« J’ai cru comprendre que tu étais Karagar ? »
Je dois revoir ma copie et changer les connections neuronales. Ca n’est pas la première fois mais je manque quand-même un peu d’entraînement.
« Je travaille sur une grammaire en ligne. »
Là, je me dis « aïe ». Je crains qu’elle me demande une collaboration que pour diverses raisons je refuserais. Et avoir à dire non, n’est jamais agréable. Mais il s’agit de tout autre chose.
« J’utilise des phrases de tes livres, PD. (oh les initiales ! NDLR) et AGV., que j’ai beaucoup aimé, pour illustrer tel ou tel point grammatical. Pourrais-tu me rédiger quelques lignes sur tes choix linguistiques, tes influences…
Cette fois, je réponds oui car, le sujet m’intéresse fortement et j’y pense depuis longtemps. Je crains seulement que quelques lignes ne suffisent à mon manifeste.