AR GERVEUR 2
Cap à l'extrème ouest de l'île, une pointe qui est en réalité un îlot relié à la "grande terre" par une plage où la mer est donc des deux côtés! D'ailleurs le passage est submersible et au retour, nous dûmes retrousser nos jupes.
Là bas comme ailleurs, sombres rochers déchiquetés et trous d'émeraude.
Et puis, un autre phare, dont le pavillon est occuppé par une exposition botanico-ornithlogique.
Ensuite, nous sommes invités à prendre le thé ici :
En réalité, il s'agit, certains l'auront compris, du fort Sarah Bernhardt, résidence d'été de l'actrice. A cette occasion nous avons visité l'exposition qui lui est consacrée, autour de textes d'un livre de mémoires de sa petite fille. C'était très romanesque, parfois à peine croyable. Je ne vous parle que du boa qui mange les coussins, du crocodile qui mange le chien, de Madame pêchant la crevette, dans l'eau à mi mollets avec robe en soie à froufrous. Elle avait des caprices de star (n'a-t-elle pas été d'ailleurs la première star, à bien des égards), et était autoritaire. Elle avait décrèté qu'elle aurait un beau jardin mais elle eut bien de la peine à soumettre le climat atlantique à son autorité. Même le pauvre Joseph, c'était le nom du figuier, fut déraciné par l'orage. On dut le replanter dans l'instant. Le récit de sa carrière dessine une personnalité extraordinaire, très libre, vis à vis des hommes, des institutions (elles claques plusieurs fois la porte de la comédie française), des conventions (elle joue des rôles d'hommes, dont Hamlet). C'est sans doute pourquoi elle aimait ces paysages de nature indomptée (il fallut beaucoup de ténacité pour rendre ce fortin habitable). L'autre endroit qu'elle appréciait, c'était... la pointe du Raz.
J'ai pêché quelques idées dans tout ça, grâce à Jospeh peut-être, pour le futur roman.