UGENT
C’est l’ajonc qui m’y a fait penser.
A quelques mètres au-delà du fond du jardin, une zone marécageuse que ne parvient à draîner une minuscule rivère, un ilôt sauvage, un désordre de branches mortes et vives, des feuilles effilées affaissées par l’hiver qu’écartent déjà les minuscules glaives bleu-vert de l’iris des marais guettant les beaux jours. Un ailleurs masqué par un rideau d’ormes et de frênes.
Et puis, alors que nous nous frayons un chemin, Vladimir et moi, un ajonc, solitaire et fleuri.
En cette journée de décembre cristaline et ensoleillée.
Je veux alors lui raconter ce décembre lointain déjà, où le soleil régnant en maître incontesté, faisait partout exploser de petits papillons jaunes entre les griffes des ajoncs pris entre le bleu intense du ciel et de l’océan. J’avais imaginé un décembre venteux et écumant, déclinant les gris dans toutes ses nuances et voici que les fleurs que je croyais réservées au seul printemps étaient là, voici que les couleurs dardaient mes yeux et que le parfum de noix de coco m’enivraient.
La Bretagne pour mon arrivée se jouait de tous les clichés.
C’était un jour comme aujourd’hui, il y a exactement vingt ans.
Vingt ans qu’on me força un peu la main pour accomplir mon destin.
20 vloaz e Breizh.