PENN PELLAÑ
Nous n’avions pas projeté d’y aller, la destination semblait trop évidente, trop incontournable. Mais je subis inévitablement l’attraction du bout, du sommet, une irrésistible envie de ne pas rester en retrait du moindre centimètre. Tant de pointes et de phares m’ont été interdits durant mon enfance pour d’obscures raisons maternelles que je n’ai pas de plus grande sensation de consommer ma liberté d’adulte qu’en me rendant au bout des pointes, au sommets des phares, des clochers, des montagnes. Nous terminerons donc notre périple la où la route s’arrête. Enfin presque. Lands’ End est un immense parking payant qui vous amène au point de chute sans circonvolution, donc nous irons, si l’on veut comparer, à la pointe du Van plutôt qu’à la pointe du Raz.
La météo fera que l’endroit gardera un peu de son mystère. Une légère brume drape l’extrémité occidentale. Les ajoncs sont des taches de soleil dans la grisaille ambiante.
Au fond tout cela s’accorde bien à la vision finale. Mon seul regret est de n’avoir aucune chance d’apercevoir Longship, Wolfrock et moins encore Roch an Eskop (Bishop Rock).
L’emplacement où nous nous garons est un… théâtre ! Un incroyable théâtre en plein air dont les gradins sont taillé à même le roc de la falaise et surmonté d’un jardinet exotique dont un écriteau agrémenté de photos du site enneigé nous dit que les plantes ont souffert lors de l’hiver exceptionnellement froid.
(photo Internet)
Je retrouve ici la couleur de la mer que j’affectionne.
Après avoir salué le chat du bout du monde (qui ne comprend que l'anglais)
nous chevaucherons la falaise aux sculptures presque familières pour nous choisir, d’un accord tacite, notre Lands’ End.
De là nous devinons le promontoire ultime.
THE END